Communiqué de presse
Le coronavirus doit nous amener à réfléchir sur nos habitudes de consommation et notamment d’alimentation. Car l’une des leçons de la crise, c’est la nécessité de renforcer l’autonomie alimentaire des territoires et de se nourrir localement : la relocalisation de notre alimentation est un fondement de notre sécurité alimentaire. Faut-il rappeler que nous n’avons que 4 ou 5 jours de réserves alimentaires et que les aires urbaines ne produisent aujourd’hui que 2 % de leur consommation de fruits et légumes ?
Le consommateur doit bien lire l’étiquette des produits (origine et composition) et acheter les productions françaises d’abord locales et de préférence bio, sur les marchés, en magasins bio ou dans la distribution classique, sauf pour les productions inexistantes en France (exemple : les agrumes). Reste la question du prix car les fruits et légumes, même de saison, restent chers pour les ménages les plus modestes.
Cette priorité d’achat doit se traduire notamment par :
- l’achat de viandes nées et élevées en France et garantissant que les bêtes sont nourries avec des céréales 100 % françaises, puisque le soja généralement consommé, c’est de la déforestation importée du Brésil ou d’Argentine au détriment des productions vivrières du pays ;
- le refus de tout produit contenant de l’huile de palme (déforestation importée d’Indonésie au détriment des productions nourricières) ;
- le refus d’acheter des poires ou des pommes du Chili ou d’Argentine, des tomates du Maroc, des fraises d’Espagne, etc. dès lors que la France en produit. A cet égard, la CLCV demandera que soit instituée une taxe carbone afin de prendre en compte dans le prix final la production de gaz à effet de serre émis par les transports aériens.
Rappelons que la moitié de notre consommation de fruits et légumes, un tiers de celle de volailles, un quart de celle de porcs sont aujourd’hui importés (alors que la France exporte massivement de la viande, notamment vers la Chine !). Relocaliser, c’est aussi produire plus de fruits et légumes pour nos propres besoins et moins de viande pour l’exportation.
La CLCV mènera campagne pour que cette situation change après la crise actuelle. Elle interviendra en ce sens auprès de toutes les enseignes du Finistère pour qu’elles prennent, à leur niveau, leurs responsabilités comme certaines ont pu le faire depuis le 16 mars.