Sans aucune consultation du public et des associations de consommateurs, la Première ministre a annoncé la hausse du tarif de l’électricité et du tarif du gaz. Des hausses qui auront un impact difficile sur le pouvoir d’achat et qui appellent à des aménagements immédiats et à des réformes.
Des hausses de prix qui appellent à des réformes de fond
Dans un contexte international difficile, nous prenons acte des décisions gouvernementales qui se traduisent de fait par un bouclier tarifaire dont les effets s’effritent. L’addition sera salée. En outre, cette inflation énergétique provient du dérapage qu’a connu la libéralisation du secteur de l’énergie et de la faible disponibilité de l’outil nucléaire.
Parce qu’il faut en finir avec un système complétement fou, la CLCV contestera la hausse du tarif réglementé de l’électricité, y compris s’il le faut devant le juge administratif, dont les fondements sont de plus en plus fragiles. Nous demandons aussi que l’on abolisse une bonne fois pour toutes le principe dit « de contestabilité ». Par ce principe, l’augmentation du tarif réglementé est bien supérieure à celle des coûts d’EDF et n’est là que pour permettre aux fournisseurs alternatifs de la concurrence d’être présents sur le marché.
Nous demandons que le tarif réglementé de vente (TRV) du gaz ne soit pas supprimé comme cela est prévu en juin 2023. La protection tarifaire et contractuelle sera évidemment fortement précarisée par la disparition du TRV. Il suffit de se pencher vers l’exemple du fioul ou du bois d’énergie (pellets) pour voir ce qui se passe quand il n’y a pas ce type de tarif protecteur. Lâcher sur un marché de détail toxique 2,8 millions de ménages encore abonnés au TRV provoquera de la casse et, le cas échéant, les pouvoirs publics en porteront la responsabilité.
Un bigbang du chèque énergie indispensable
Quelle que soit l’évolution finale de ces tarifs, il est indispensable d’en prévenir les effets sur 8 millions de ménages qui n’ont tout simplement pas les moyens de faire face à ces hausses. Nous demandons une forte revalorisation du chèque énergie pour les personnes qui en bénéficient déjà et une extension aux couches moyennes de ce pays. Le chèque énergie pourra se situer entre 200 euros et 600 euros selon les revenus.
Une consultation du public et de la société civile pour une nouvelle organisation de l’énergie
Alors que nous sommes exposés aux affres d’une libéralisation du secteur de l’énergie, le gouvernement n’envisage pour l’instant aucune réforme structurelle. La CLCV rappelle que la libéralisation de l’énergie a été effectuée sans consultation du public. Il est grand temps que ce dossier ne soit plus un simple accord d’arrière-boutique entre dirigeants européens, mais que l’on demande franchement aux Français si nous voulons toujours que la fourniture d’énergie et la fixation des prix reposent sur les mécanismes du marché.
La CLCV appelle l’ensemble des consommateurs à participer aux économies d’énergie indispensables pour cet hiver.