Communiqué de presse
Deux chiffres totalement contradictoires viennent donc de tomber à quelques jours d’intervalle.
- Les pouvoirs publics, contraints et forcés, après une condamnation par le Conseil d’État en fin juin 2019, ont publié le 29 décembre 2019 l’arrêté qui fixe les distances minimales entre les habitations et le passage des épandeurs. Celles-ci varient de 5 mètres à 20 mètres, selon le type de culture.
- Malgré certains discours on est obligé d’admettre l’addiction de l’agriculture française aux pesticides puisque l’augmentation de l’emploi des pesticides est de 21 % par rapport à 2017.
A ce jour, une centaine de maires comme celui de Langouet ont pris des arrêtés anti-pesticides, preuve, s’il en fallait encore, qu’ils répondent à une préoccupation majeure des habitants. Si certains de ces arrêtés ont été annulés par les tribunaux administratifs, d’autres ont été maintenus au nom de la gravité du danger pour les populations exposées (Gennevilliers, Sceaux…).
La toxicité d’un produit chimique n’est sans doute pas de la compétence d’un maire, mais la santé publique est de son ressort. Or il y a non seulement une véritable inquiétude des riverains de terrains pesticidés qui respirent des molécules chimiques (vignobles du Bordelais, grandes cultures…), mais la communauté scientifique, avec l’OMS par exemple pour le glyphosate, juge aujourd’hui que les pesticides sont responsables de troubles de la santé.
Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur l’ensemble des agriculteurs. Nombre d’entre eux sont de plus en plus sensibles à une pollution qui les affecte en priorité et adoptent des comportements plus vertueux (agriculture biologique ou durable). Pour autant, il convient de rappeler que les parlementaires, dans leur immense majorité, ont envoyé ces dernières années un signal fort en interdisant les pesticides dans les jardins des particuliers et dans l’espace public. Pourquoi ce qui est interdit dans les communes serait-il autorisé à proximité immédiate des habitations?
La réglementation (zones d’interdiction) et les pratiques (territoires zéro pesticides) doivent donc évoluer pour se mettre en phase avec la demande des consommateurs et des habitants, toujours plus préoccupés par leur santé, leur environnement et l’accumulation de données scientifiques à charge sur la toxicité des pesticides. Et prescrire une interdiction à moins de 10 m ne changera rien, car les usagers attendent des mesures significatives de nature à les protéger réellement!